Le développement de projets internationaux de volontariat, la sensibilisation des jeunes aux enjeux sociaux et environnementaux, le dialogue inter-culturel, la solidarité, ainsi que le plaidoyer pour une meilleure reconnaissance institutionnelle du volontariat sont les missions essentielles du Service Volontaire International. Le secteur du volontariat international, via l’école de la vie, participe au développement des aptitudes personnelles des jeunes en vue de les aider à se saisir de leurs responsabilités démocratiques, et à devenir des citoyens actifs et solidaires dans la société civile. Notre association se bat donc tous les jours pour faire avancer la cause des volontaires, tant belges qu’étrangers.
Le SVI se réjouit, tout d’abord, de la mise en place et du succès de l’année européenne du volontariat en 2011. Toutefois, à ce jour, le volontariat fait encore l’objet de nombreuses définitions différentes, et parfois divergentes, au sein des pays membres de l’Union Européenne. Ainsi, en France par exemple, le volontariat est distingué du bénévolat, tandis que ces deux termes sont confondus en Belgique, au Luxembourg, etc. Conscients des avancées faites dans l’ensemble des pays européens sur la reconnaissance juridique du volontariat associatif, nous demandons de continuer le travail de coordination effectué par l’Union Européenne dans ce cadre en harmonisant les différentes définitions européennes du volontariat. Ainsi, la définition développée dans la résolution du 12 juin 2012 sur «Reconnaître et valoriser les activités de volontariat transfrontalières dans l’UE» nous semble être une base cohérente pour une telle définition commune.
Pareille définition partagée par l’ensemble des États membres de l’UE serait donc le fondement d’une meilleure reconnaissance et soutien du volontariat en Europe. De plus, l’existence d’une définition européenne commune permettrait la limitation de l’usage inapproprié du terme « volontaire » par le secteur marchand.
Actuellement, il existe encore de nombreuses zones d’ombre où aucune règle spécifique au volontariat n’est référencée. Le SVI se bat donc pour la création d’un statut du volontaire harmonisé et à part entière en Europe. Un tel statut permettrait la résolution des difficultés rencontrées par les personnes voulant faire du volontariat international au cours de leurs démarches auprès des systèmes nationaux de prestation de chômage, d’assurances, d’allocations familiales, de retraite ou encore de sécurité sociale.
Chaque organisme, privé ou public, en charge de ces questions devrait dès lors développer des outils afin de pouvoir prendre en charge les volontaires internationaux, tant les européens effectuant des projets en Europe ou hors d’Europe, que les non-européens souhaitant participer au monde associatif au sein de l’Union Européenne. Ce statut mettrait ainsi fin aux difficultés et parfois incohérences rencontrées par les volontaires internationaux et favoriserait leur mobilité. La prise en charge du volontariat par un statut particulier serait également une avancée vers notre objectif de création d’un « visa volontaire », pour les personnes venant faire du volontariat en Europe.
Les associations d’accueil en Belgique se heurtaient, jusqu’en janvier 2015, à l’obligation pour les non-européens de se munir d’un permis de travail pour un projet de volontariat. Chaque année, plusieurs volontaires non-européens se retrouvaient donc en position difficile vis-à-vis de l’administration en charge des permis de séjour, et furent donc obligés de repartir prématurément dans leur pays. Cette situation, touchait non seulement l’activité du SVI, mais aussi toute organisation recevant des volontaires non-européens (partis politiques, syndicats, associations, etc..). Ainsi, un couvent de bonnes sœurs belges invitant une sœur indienne pour aider à l’organiser une retraite spirituelle, était donc dans l’obligation légale de demander à l’administration un permis de travail pour celle-ci. Un groupe de jeunes scouts souhaitant nettoyer un ruisseau dans les Ardennes pendant une semaine , idem….
Le SVI a donc soutenu la mise en place de l’Arrêté Royal facilitant l’accueil de volontaires non-européens. Ainsi, nous avons rencontré tous les partis politiques démocratiques belges afin de leur exposer cette situation et de leur demander leur soutien auprès du ministère de l’Emploi.
Depuis janvier 2015, le projet a été présenté devant le Conseil consultatif pour l’emploi des travailleurs et il a été accepté. Cette situation a donc évolué positivement, désormais le permis de travail, pour les non-européens, n’est plus obligatoire pour mener un projet de volontariat en Belgique.
Depuis plusieurs années déjà, un nouveau secteur lucratif prend forme entre le secteur du tourisme et du volontariat international, celui du tourisme humanitaire, aussi appelé volontourisme. Les acteurs de ce secteur utilisent les méthodes traditionnelles du tourisme de masse sous couvert de l’image du volontariat international afin de pouvoir monétiser à la fois la misère et la détresse de certaines populations en difficultés, mais aussi la bonne volonté et le sentiment de culpabilité de touristes crédules.
Ces entreprises, utilisant le vocabulaire et l’image du monde associatif, leurrent leurs clients sur les bienfaits des projets auxquels ils vont participer et renforcent les stéréotypes Nord-Sud de ceux-ci. En effet, les projets proposés ne sont pas adaptés aux besoins des populations locales, mais répondent aux fantasmes des volontaires (gérer des problèmes de droit de l’Homme, réaliser des actes médicaux, enseigner seul dans une classe… sans aucune formation). Pour plus d’informations, nous vous invitons à aller voir la page du site dédiée à cette question : « Non au tourisme Humanitaire ».
Le Service Volontaire International est farouchement opposé à de telles pratiques faisant plus de mal que de bien aux supposés bénéficiaires des projets, et profitant du manque de connaissance de jeunes pleins de bonne volonté. Nous souhaiterions donc un vrai débat belge et européen pour une meilleure réglementation des activités de volontariat commercial. Ainsi, nous souhaitons renforcer l’information et la sensibilisation auprès des jeunes, des associations, des enseignants, des responsables politiques, etc. vis-à-vis du volontourisme. Une discussion à propos des termes “volontariat”, “bénévolat” et “humanitaire” serait une grande avancée pour les jeunes et les associations afin de cesser la confusion entre volontariat associatif et commercial. Sur ces questions, le Service Volontaire International souhaiterait également la mise en place d’une réflexion de fond avec les différentes organisations de volontariat en Belgique.